C’est le rêve de la plupart des travailleurs indépendants notamment des développeurs freelances : devenir nomade et partir travailler à l’étranger. Après tout, un freelance dont le travail à distance est compatible avec son activité n’a aucune obligation de rester en France. Ce type d’expérience peut être une excellente opportunité pour travailler de manière indépendante tout en explorant de nouveaux mondes.
Avant de se lancer, il faut prendre en compte les démarches et les réglementations en vigueur dans le pays qui retient votre attention. Faut-il un visa de travail ? Comment gérer ses finances à l’étranger ? Faut-il une adresse locale ? Comment trouver des clients ? Autant de sujets sur lesquels nous allons vous éclairer dans cet article.
Les réglementations pour travailler à l’étranger en tant que freelance peuvent varier considérablement selon les pays. Il est important de se conformer aux lois et aux réglementations locales en fonction de votre activité. Il faut savoir qu’une vingtaine de pays à travers le monde ont créé des « visas spéciaux » pour les nomades. Un moyen d’attirer des travailleurs du monde entier. Parmi les sujets sur lesquels il faut absolument se renseigner, on retrouve :
Le permis de travail
Dans certains pays, il est nécessaire d’obtenir un permis de travail pour pouvoir travailler comme indépendant. C’est un document qui autorise les travailleurs étrangers à travailler dans un pays donné pour une durée limitée. Les exigences varient selon le pays. Par exemple, en Indonésie, c’est le E-visa B211 qui permet aux freelances d’exercer une activité. Il permet de rester 6 mois sur place. Bali prévoit même de mettre en place un visa de 5 ans pour les travailleurs indépendants.
Il arrive aussi que certains gouvernements réclament des garanties sur les compétences des travailleurs, afin de s’assurer qu’ils puissent subvenir à leurs besoins financiers.
Les visas pour le freelance
Voici une liste non exhaustive des visas proposés par quelques pays :
- Croatie : Digital Nomad Visa
- Costa Rica : Residencia Temporal
- Argentine : Renista Visa
- Allemagne : Freelance Freiberufler Visa
- Malte : Digital Nomad Residency
- Bermudes : Work From Bermuda
- Colombie : M-Type Visa Freelancer
L’inscription auprès des autorités fiscales
À l’étranger, il arrive que les freelances soient obligés de s’inscrire auprès des autorités fiscales locales avant de pouvoir être reconnus légalement comme travailleur indépendant, malgré une domiciliation en France. En effet, un numéro d’identification fiscale peut être nécessaire pour se conformer aux règles locales.
Si vous êtes freelance avec une micro-entreprise enregistrée en France, vous devrez continuer de payer vos impôts auprès de l’État français. L’éloignement géographique ne vous dispense pas de vos obligations fiscales. C’est la règle des 183 jours qui prévaut : l’administration fiscale française considère que « le contribuable qui séjourne pendant plus de 6 mois en France au cours d’une année donnée est considéré comme résident fiscal ».
L’assurance de responsabilité civile professionnelle du freelance
Plusieurs pays obligent les travailleurs indépendants étrangers à souscrire à une assurance de responsabilité civile professionnelle pour travailler en tant que freelance. C’est un gage de protection pour les travailleurs en cas de dommages causés à des tiers dans l’exercice de leur activité professionnelle. Cette formalité permet aussi d’aider les freelances à renforcer leur crédibilité auprès des clients potentiels.
La domiciliation
C’est un autre point à ne pas négliger pour pouvoir exercer une activité professionnelle en toute légalité à l’étranger. Comme vu précédemment, en tant qu’indépendant français vivant à l’étranger, vous avez une obligation fiscale envers le gouvernement français.
Parallèlement, il est utile de se renseigner sur les pré-requis du pays dans lequel vous souhaitez vous rendre. Certains pays peuvent obliger les freelances à prendre une adresse locale. Cela permet aussi de se créer une présence locale et c’est important pour des raisons de crédibilité afin d’établir une meilleure relation avec de potentiels clients locaux.
La facturation
Facturer en tant que freelance à l’étranger peut être un peu plus complexe que depuis la France, mais il n’y a rien d’impossible ! Il faut déterminer la bonne devise si vous facturez des clients locaux. Si tel est le cas, il est également nécessaire de prendre en compte les fluctuations des taux de change entre l’euro et la devise dans laquelle vous facturez votre client.
Si vous vous expatriez au sein de l’Union européenne, votre facture doit comporter votre numéro de TVA intracommunautaire. Pour les clients qui se trouvent en dehors de l’EEE (Espace Économique Européen), ce numéro n’est pas nécessaire. Enfin, vous devez vous renseigner sur les lois fiscales du pays dans lequel vous résidez pour savoir si vous devez facturer des taxes et si vous devez enregistrer votre entreprise dans le pays où vous facturez.
Enfin, pour être totalement opérationnel, assurez-vous de la qualité de la connexion Internet et du réseau électrique. Ce sont des détails qui peuvent sembler anecdotiques, mais sans électricité et sans réseau, votre activité risque d’être mise à mal.
Vous avez désormais toutes les cartes en main pour partir travailler à l’étranger. Il reste une dernière question à laquelle vous devez répondre : quelle destination allez-vous choisir ?