Pour les indépendants, notamment dans le secteur de l’IT et de la tech, estimer et calculer son salaire peut s’avérer complexe. Entre chiffre d’affaires, charges, cotisations sociales et impôts, le salaire d’un freelance est souvent bien différent du montant facturé aux clients.
Cet article explore les différentes méthodes de rémunération pour les freelances IT, qu’il s’agisse de la facturation au forfait, au taux journalier moyen (TJM) ou au taux horaire moyen (THM). Nous vous présentons également les calculs relatifs au versement des cotisations sociales et aux différents types d’imposition en fonction de votre statut juridique.
À la fin de votre lecture, vous serez armé de toutes les connaissances nécessaires pour évaluer vos revenus de manière réaliste et optimiser vos finances en tant que freelance.
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Salaire freelance : les méthodes de rémunération
En tant que freelance, il est crucial de distinguer votre chiffre d’affaires de vos revenus réels. En effet, la facturation diffère du salaire que vous percevez, une fois vos charges, vos cotisations sociales et autres impôts déduits. Ainsi, vous devez prendre en compte la totalité de vos dépenses professionnelles pour le calcul de vos revenus. Il existe différentes manières pour un indépendant de se rémunérer : nous vous les présentons ici.
Rémunération au forfait
La rémunération au forfait consiste à attribuer un prix fixe à un service. Appréciée de la plupart des clients, cette méthode leur permet d’anticiper le coût total de la prestation à l’avance et sans surprise liée au temps passé, contrairement au TJM.
Ce type de facturation nécessite pour le freelance d’estimer avec précision le temps passé sur une mission. En effet, si les délais sont sous-estimés, le freelance ne pourra pas revenir sur le prix indiqué en amont. Il peut donc vite devenir déficitaire et perdre en rentabilité. La rémunération au forfait implique une bonne connaissance de son environnement de travail et du temps alloué à chacun des services proposés.
Rémunération au Taux Journalier Moyen (TJM)
La facturation au TJM est une méthode courante dans l’IT et la tech. Son montant varie en fonction de plusieurs critères, comme votre expérience ou votre domaine d’activité. Il est donc utile de mener une étude comparative afin d’avoir une idée des prix pratiqués dans votre marché.
Pour déterminer votre TJM, vous devez tenir compte :
- du revenu que vous souhaitez percevoir ;
- de vos frais de fonctionnement (abonnements, outils, etc.)
- de vos charges sociales ;
- de vos impôts ;
- du volume de jours travaillés annuellement.
L’avantage principal du recours au TJM repose sur la proportionnalité entre le montant facturé et la durée de la mission. Plus la mission est longue, plus le montant facturé est élevé.
Rémunération au Taux Horaire Moyen (THM)
Le THM fonctionne de la même manière que le TJM, mais pour des missions courtes ou ponctuelles. Cette méthode est idéale pour des interventions rapides où la facturation à l’heure est plus pertinente qu’à la journée.
Calculer son salaire de freelance : les cotisations sociales
Comme c’est le cas de tous les entrepreneurs, les freelances possèdent un chiffre d’affaires comprenant toutes les recettes perçues durant l’année. Dans un premier temps, vous devez déduire les cotisations sociales associées à votre statut juridique afin de calculer avec précision votre salaire de freelance.
Cotisations sociales en auto-entreprise
Pour les freelances en auto-entreprise, il est essentiel de connaître les taux de cotisations sociales pour estimer votre revenu. Celui-ci dépend de votre secteur d’activité.
Voici les taux applicables en 2024 :
- activité de vente de marchandises et fourniture de logement : 12,3 % ;
- activité de location d’habitation meublée : 21,2 % ;
- location de meublés de tourisme classés : 6 % ;
- prestations de services BIC : 21,2 % ;
- prestations de services BNC : 23,1 % ;
- professions libérales Cipav : 23,2 %.
Cotisations sociales en EURL
Le calcul des charges sociales pour une EURL dépend du régime fiscal auquel elle est affiliée (impôt sur le revenu ou impôt sur les sociétés), ainsi que de l’activité concernée (commerciale, libérale ou artisanale).
Si le régime est l’IR, les charges sociales sont calculées sur la totalité des bénéfices.
Dans le cas où l’EURL relève de l’IS, les charges sociales sont calculées sur la rémunération du gérant.
En moyenne, les taux de cotisation atteignent 35 % pour les prestations de services et les activités libérales, et 42 % concernant les activités commerciales et artisanales.
Cotisations sociales en SASU
En SASU, les charges sociales s’élèvent en moyenne à 82 % de la rémunération nette du dirigeant. Elles se décomposent comme suit :
- charges patronales : 54 % ;
- charges salariales : 28 %.
Le montant des charges sociales dépend de la rémunération du dirigeant. Il existe plusieurs tranches, chacune fixée par le plafond mensuel de la Sécurité sociale (PMSS).
En revanche, il faut savoir que les dirigeants de SASU peuvent voir leurs charges sociales baisser. En effet, ils ne sont pas dans l’obligation de se verser un salaire. Ils peuvent tout à fait choisir de se rémunérer en dividendes, avec une flat tax à 30 %. Cependant, ils ne bénéficient alors pas des mêmes droits sociaux qu’avec le statut d’assimilé salarié (maladie, retraite, etc.).
Calculer son salaire de freelance : l’imposition
Une fois les cotisations sociales déduites, vous disposez d’un meilleur aperçu des bénéfices dégagés par votre entreprise. Néanmoins, pour déterminer votre revenu net final, il est impératif de prendre en compte l’imposition de votre activité. Pour en savoir plus, découvrez 4 moyens d’optimiser votre fiscalité en freelance.
Imposition sur le revenu (IR)
Plusieurs statuts juridiques comme l’auto-entreprise, l’entreprise individuelle (EI) ou encore l’EURL sont directement affiliés au régime de l’impôt sur le revenu (IR). Ils doivent donc intégrer leur chiffre d’affaires annuel à leur déclaration habituelle grâce à la déclaration 2042-C PRO. Les auto-entrepreneurs peuvent aussi recourir au versement libératoire.
Les auto-entrepreneurs bénéficient du régime micro-social, qui intègre un abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires :
- 71 % pour les activités de ventes ;
- 50 % pour les prestations de services BIC ;
- 34 % pour les prestations de services BNC et les activités libérales.
Une fois l’abattement déduit, le résultat détermine le montant de vos impôts. Voici le barème progressif de l’impôt sur le revenu pour l’année 2024 :
Fraction du revenu imposable | Taux d’imposition |
Jusqu’à 11 294 € | 0 % |
De 11 295 € à 28 797 € | 11 % |
De 28 798 € à 82 341 € | 30 % |
De 82 342 € à 177 106 € | 41 % |
Supérieur à 177 106 € | 45 % |
Pour les statuts juridiques soumis à l’impôt sur les sociétés (IS), il est possible sous certaines conditions de choisir l’IR à la place de l’IS. Selon votre situation et les perspectives d’évolution offertes par votre activité, ce choix peut se révéler.
Impôts sur les sociétés (IS)
Concernant les freelances dont l’entreprise est soumise à l’IS, le calcul varie.
Pour les exercices ouverts depuis le 1er janvier 2022, le taux d’IS est fixé à 25 %. Toutefois, les entreprises possédant un CA inférieur ou égal à 10 millions d’euros bénéficient d’un taux réduit. Il atteint alors 15 % pour les bénéfices jusqu’à 42 500 €.
Calculer son salaire de freelance : le bilan
Pour récapituler, l’estimation du revenu d’un freelance dépend du montant de son statut juridique.
En effet, c’est du choix de la structure que découle la déduction éventuelle de charges professionnelles, le calcul des cotisations sociales et du régime fiscal.
En fonction de votre situation, pensez à prendre ces éléments en compte afin d’atteindre la rémunération que vous souhaitez obtenir.