En 2025, les DSI évoluent dans un contexte d’accélération des investissements technologiques. Gartner prévoit que les dépenses mondiales en IT atteindront 5,61 trillions de dollars, avec une croissance de près de 10 % par rapport à 2024, portée notamment par les projets liés à l’IA et à la modernisation des infrastructures.
Pourtant, un écart persiste entre les ambitions et la réalité sur le terrain. Selon McKinsey, 92 % des entreprises prévoient d’augmenter leurs investissements IA en 2025, mais moins de 30 % l’utilisent à grande échelle de manière structurée. Pendant ce temps, les collaborateurs ne patientent pas : 60 % des salariés utiliseraient déjà des IA génératives sans cadre défini.
Cette adoption spontanée, parfois hors des radars des DSI, pose des enjeux cruciaux en matière de sécurité, de conformité et de cohérence des outils. La pression est donc double : répondre à l’appétit technologique des métiers tout en garantissant une gouvernance efficace des outils d’IA.
Pourquoi les DSI peinent à tirer profit de l’IA ?
L’un des principaux obstacles est le retour sur investissement perçu comme incertain. Les directions attendent des résultats rapides, alors que les effets de l’IA s’étalent souvent sur plusieurs mois.
Par ailleurs, les compétences internes sont encore trop limitées. L’IA demande de nouveaux profils comme les Chief Data Officers, data scientists ou encore prompt engineers. 30 % des DSI prévoient de créer ces postes en 2025.
Enfin, le manque de gouvernance claire ralentit les projets. Sans cadre, difficile de déployer des outils d’IA de manière sécurisée. L’AI Act européen devrait accélérer la structuration des comités d’éthique et des mécanismes de contrôle dès février 2025.
Les conséquences pour les entreprises
Ne pas s’adapter à temps signifie prendre un retard opérationnel et compétitif. McKinsey estime que les entreprises qui intègrent l’IA dans leurs processus peuvent bénéficier d’un gain de productivité de 4 400 milliards de dollars.
À l’inverse, les entreprises trop lentes risquent de passer à côté d’une transformation majeure. Sur le plan humain, les talents technologiques recherchent des environnements modernes. Les entreprises qui tardent à adopter l’IA risquent de voir partir leurs meilleurs profils vers des structures plus agiles, ou vers le freelancing, où les compétences IA sont déjà mieux valorisées.
Les outils d’IA incontournables pour 2025
En tête des priorités figurent les copilots IA, comme GitHub Copilot ou ChatGPT Enterprise, qui permettent d’améliorer la productivité des développeurs de 30 à 50 %.
Les IA conversationnelles, intégrées dans les outils de travail quotidiens (Microsoft 365 Copilot, Notion AI…), facilitent aussi la génération de contenus ou de rapports pour les fonctions métiers. Les plateformes AIOps se démocratisent quant à elles pour automatiser la détection et la résolution des incidents IT. Forrester prévoit leur triplement en 2025 dans les DSI de grande taille.
En parallèle, l’IA prédictive connaît un regain d’intérêt, avec des cas d’usage très concrets dans la maintenance, la logistique ou la détection de fraudes. Enfin, dans un contexte de menaces accrues, les solutions IA pour la cybersécurité sont devenues essentielles. Elles permettent de détecter des comportements anormaux et de réagir plus rapidement aux incidents.
Une transformation qui passe aussi par l’organisation
Les outils seuls ne suffisent pas. Pour réussir, les DSI doivent mettre en place une gouvernance claire et responsable, encadrant les usages de l’IA dans toute l’organisation.
La formation continue est également indispensable pour accompagner la montée en compétence des équipes, notamment via des formats courts ou du mentorat. Faire appel à des experts freelances devient par ailleurs un levier stratégique : ces profils expérimentés permettent d’accélérer les projets, d’accéder à des compétences rares, tout en maîtrisant les coûts.
Enfin, adopter une logique produit et des cycles d’itération courts permet de tester rapidement les cas d’usage, d’en mesurer l’impact et d’ajuster les priorités en continu.
Ce qui attend les DSI cette année
Plusieurs tendances structurantes émergent déjà. L’essor des agents IA autonomes permettra d’automatiser des tâches complexes de bout en bout. Les organisations les plus avancées verront se former une main-d’œuvre virtuelle complémentaire des équipes humaines.
Par ailleurs, les rôles IT, data et IA convergent au sein d’équipes pluridisciplinaires, souvent hybrides, mêlant collaborateurs internes et freelances. Cette logique de squad métier-tech permet d’accélérer la delivery et de décloisonner les expertises. L’arrivée de l’AI Act va également normaliser les pratiques, en favorisant les approches responsables et transparentes.
Dans ce contexte, la capacité des DSI à piloter un écosystème étendu, agile et aligné sur les enjeux métier fera toute la différence.
Les outils d’IA sont une opportunité majeure pour transformer la DSI en 2025. Mais pour en tirer réellement parti, les entreprises doivent adopter une posture proactive : déploiement pragmatique, gouvernance claire, culture de l’expérimentation et recours ciblé à des talents freelances. La réussite passera par l’agilité organisationnelle, bien plus que par la simple accumulation de technologies.
