En matière d’inégalités hommes / femmes, la France est plutôt bonne élève : grâce à une forte progression depuis 2006, le pays se positionne désormais dans le top 5 mondial. Pourtant, les inégalités au travail restent importantes : écart de salaires, postes moins reconnus, précarité de l’emploi, sexisme…
Et si le freelancing était une solution pour palier à ces inégalités ?
Les inégalités hommes / femmes au travail : une réalité
Pendant longtemps, le travail était une histoire d’homme. Les femmes restaient à la maison pour s’occuper du foyer et éduquer les enfants. Suite aux guerres mondiales ainsi qu’aux mouvements féministes des années 1970, elles ont peu à peu pris leur indépendance.
Cinquante ans plus tard, et même si elles tendent à se réduire, les inégalités entre les hommes et les femmes face au travail restent toujours importantes.
Par exemple, à poste et expérience équivalents, une femme est rémunérée 12,8% de moins que son homologue masculin. Tous secteurs, postes et temps de travail confondus, l’écart s’élève à 25,7%. Ce nombre élevé s’explique en partie par le fait que les femmes sont 4 fois plus nombreuses à travailler en temps partiel. Cela étant, même si l’on ne compare que les salaires issus de temps complets, les chiffres sont édifiants : en moyenne, les salaires des femmes restent inférieurs de 16.3% à ceux des hommes.
Notons enfin qu’il reste difficile de combiner maternité et carrière professionnelle. En France, 62% des actifs ont déclaré travailler même en étant malades. Dans cette culture du présentéisme, difficile pour une femme d’annoncer qu’elle a pour projet d’avoir un enfant ou de demander un congé pour enfant malade.
Plus généralement, une salariée sur deux a le sentiment que son genre est un frein à sa carrière professionnelle.
L’entrepreneuriat, une solution pour lutter contre les inégalités ?
En 2017, 40% des créations d’entreprise individuelle ont été réalisées par des femmes, contre 33% en 2000. Cette proportion reste stable depuis 2015, alors même que le nombre de créations a explosé en 2017 : +9% par rapport à 2016. Des chiffres évocateurs, qui démontrent bien l’intérêt croissant des femmes vis-à-vis de l’entrepreneuriat.
Pour près de la moitié des femmes désirant se lancer, l’entrepreneuriat est une façon de gagner en indépendance et de s’émanciper de la hiérarchie. 42% des femmes interrogées estiment en outre que le freelancing leur permettra de mieux apprécier leur quotidien et de gagner en bien-être. Enfin, 34% y voient la possibilité de mieux organiser leur temps de travail, et donc de s’adapter aux impératifs de leur vie familiale.
Parce qu’elles fixent elles-mêmes leurs tarifs, certaines femmes y voient également une opportunité d’abolir les inégalités salariales.
Lever les freins pour développer l’entrepreneuriat au féminin
En matière de création d’entreprise, les freins sont nombreux. Parmi eux, la difficulté d’accès aux capitaux, les projets familiaux ou tout simplement la peur d’échouer. Ces freins tendent toutefois à disparaitre.
Cela a été prouvé : les femmes ont moins facilement accès aux capitaux que les hommes. Afin de lutter contre cette inégalité, diverses aides financières spécialement réservés aux femmes se sont développées au cours de ces dernières années. Citons par exemple la garantie EGALITE femmes (ex FGIF), un dispositif national au nom évocateur, qui leur permet d’obtenir plus facilement un prêt bancaire. Il existe également de nombreux prix récompensant les entrepreneuses, ainsi que des réseaux d’entraide 100% féminins.
Si les projets familiaux ont longtemps été un frein déterminant, la tendance tend à s’inverser. Près de la moitié des entrepreneuses considèrent qu’il est plus facile de combiner vie professionnelle et vie professionnelle en étant cheffe d’entreprise qu’en étant salariée.
Notons également qu’il existe un congé maternité unique. A l’instar des salariées, les entrepreneuses auront ainsi droit à 16 semaines de congé maternité, soit 38 jours de repos supplémentaires. Des réflexions sont en outre à l’étude pour faciliter le remplacement d’une entrepreneuse durant son congé maternité.
Enfin, que les femmes se rassurent : leur taux de réussite est sensiblement similaire à celui des hommes ! 65% des entreprises créées par des femmes sont encore en activité après 3 ans, contre 66% pour celles créées par les hommes.
Les mentalités changent, et les inégalités au travail entre les hommes et les femmes s’estompent. Mais la route est encore longue pour parler de véritable égalité. Pour de nombreuses femmes, la création d’une entreprise est une manière de se réapproprier leur carrière professionnelle, sans pour autant sacrifier leur vie familiale.
Cette tendance ne se limite pas qu’à la France. Dans le monde, l’entrepreneuriat au féminin a bondi de 10% entre 2014 et 2017.