Si un salarié est assuré de toucher un salaire fixe chaque mois, ce n’est bien entendu pas le cas du développeur freelance. Afin de faire face à cette potentielle insécurité, de nombreux freelances prennent le parti d’accepter toutes les missions qui s’offrent à eux.
Mais est-ce réellement une bonne stratégie ? Faut-il vraiment accepter tous les contrats lorsque l’on est travailleur indépendant ? Au risque de vous surprendre, nous pensons que non.
Dans quels cas refuser un contrat quand on est freelance ?
Il existe de nombreuses raisons de refuser une mission freelance. FreelanceRepublik vous propose aujourd’hui les plus courantes :
Le cas du freelance débordé
Si vous exercez en tant que développeur freelance depuis plusieurs mois ou années, vous l’avez sans doute déjà remarqué : durant certaines périodes votre boite de messagerie reste désespérément vide, tandis qu’à d’autres moments les demandes de devis affluent.
Une véritable prise de tête pour le freelance qui a ainsi bien du mal à organiser son emploi du temps… et sa trésorerie ! Aussi, lorsque de nouvelles missions se présentent, il est tentant de toutes les accepter. Mais vous lancer dans un trop grand nombre de projets, ou dans des projets trop ambitieux, ne peut que vous desservir.
Face à cette surcharge de travail, vous serez probablement sujet à :
- Un stress important, voire un burn out si cela devait durer dans le temps ;
- Un travail de moins bonne qualité, qui décevra votre client ;
- Des promesses non tenues (notamment en ce qui concerne la date de livraison du projet) qui nuiront là encore à votre image professionnelle ;
- Un moral fragilisé dû à un déséquilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle.
Rien de très réjouissant.
Aussi, avant de signer quoi que ce soit, posez-vous toujours la question de si vous avez réellement le temps de mener à bien ce projet jusqu’au bout. Répondez à cette interrogation de la manière la plus objective possible.
Si vous avez le moindre doute, refusez la mission ou négociez-en les termes : durée plus longue, projet simplifié, collaboration avec un autre développeur, etc.
Le cas de la mission sous-payée
La deuxième raison la plus courante de refuser une mission freelance, est tout simplement le prix.
En effet, il est toujours compliqué de déterminer la valeur d’une prestation de services. Et si cette étape est fastidieuse pour vous, professionnel du secteur, imaginez le calvaire que cela représente pour un client non initié !
Aussi, il arrive relativement fréquemment que des porteurs de projet proposent un budget non adapté à l’ampleur de la tâche.
Dans certains cas, une simple discussion avec le client permet de lever ce frein et d’atteindre un budget plus adapté. Il peut également être possible de tout simplement revoir les modalités du projet afin d’alléger votre charge de travail : suppression ou remodelage de certaines fonctionnalités par exemple.
Si malgré cela la mission reste sous-payée, nous vous conseillons de ne tout simplement pas l’accepter : vous ne ferez que vous conforter dans une situation précaire.
Attention toutefois : pensez à vous assurer que votre taux moyen journalier (TJM) est bien en adéquation avec le marché avant d’annoncer vos tarifs !
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Le cas de la mission peu intéressante
Il peut en outre arriver que l’on vous propose un travail peu intéressant de par son contenu. Si cela vous arrive, voyez s’il vous offre d’autres avantages qui pourraient faire office de compensation. Exemples :
- Une rémunération particulièrement attractive, qui vous assure une certaine stabilité financière ;
- Un client fidèle et très agréable ou suffisamment influent / prestigieux pour vous aider à faire décoller votre activité de freelance (attention toutefois à rester lucide à ce sujet) ;
- Une durée très courte, par exemple seulement quelques heures ou jours de travail ;
- Des conditions de travail confortables.
Ce n’est pas le cas ?
Si êtes un développeur freelance expérimenté et que vous n’avez pas un besoin immédiat de trésorerie, déclinez simplement cette mission pour laisser place libre à un contrat qui vous séduirait davantage. Après tout, c’est l’un des avantages du développeur freelance de pouvoir travailler sur des missions qui lui plaisent !
Si en revanche vous débutez dans le métier et que votre carnet de clients n’est pas encore très étoffé, peut-être serait-il plus sage de l’accepter tout de même afin de gagner en expérience professionnelle. À condition, bien sûr, qu’elle respecte votre tarif journalier !
Le cas de la mission non adaptée à vos compétences
Cette situation est plus rare, mais elle peut arriver. Parfois, certains porteurs de projets vous contactent pour la réalisation d’une mission qui n’entre malheureusement pas dans le cadre de vos compétences.
Dans ce cas, nous vous recommandons d’être honnête vis-à-vis de votre client : ne lui mentez pas en prétendant pouvoir faire le travail demandé si vous savez que vous n’en êtes pas capable. Non seulement vous lui ferez perdre du temps et de l’argent, mais en plus votre image de marque en pâtira !
Si le projet vous intéresse et que vous pensez tout de même pouvoir apporter quelque chose à votre client (par exemple développer l’application dans une technologie que vous maîtrisez au lieu de celle demandée), n’hésitez pas à le lui faire savoir. Prenez le temps de bien lui expliquer le pourquoi de votre choix, ainsi que les avantages que cela pourrait lui apporter. Peut-être acceptera t-il votre proposition !
Et si le contexte ne s’y prête pas, informez-le de vos compétences et de votre champ d’action. Même si vous passez à côté de cette mission aujourd’hui, si vous avez réussi à marquer son esprit, peut-être pourra-t-il un jour vous solliciter pour un autre projet, ou encore vous conseiller auprès de son réseau.
De manière générale, l’honnêteté est quelque chose de très apprécié par les clients.
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Le cas de la mission contraire à vos valeurs
Nous pensons qu’il est important que votre client et vous-même partagiez la même vision, la même culture d’entreprise. Aussi, évitez d’accepter les missions qui vont à l’encontre de vos valeurs :
- Vous pourriez vous sentir coupable de contribuer à l’essor d’une marque dont les pratiques / produits sont contraires à votre éthique ;
- Si le projet vous déplait fortement, il vous sera plus difficile de réaliser une prestation de qualité;
- Cette collaboration peut en outre potentiellement avoir des conséquences négatives sur votre image de marque, en particulier si votre communication est basée sur votre personnalité et votre éthique.
La personnalité du client : plus importante qu’il n’y parait !
Le freelance est directement en contact avec le client. Et ce, que ce soit en amont du projet, durant sa réalisation et même après la livraison.
Certaines missions, pourtant très alléchantes à première vue, se transforment en de véritables cauchemars à cause d’un problème de compatibilité de personnalités. Aussi, pour votre moral, choisissez de travailler avec des clients dont la personnalité vous correspond.
Apprenez à reconnaître les clients toxiques. Ce sont ceux qui ne respectent ni votre travail ni vous-même, qui changent tout le temps d’avis et vous harcèlent, ou qui se considèrent comme votre supérieur.
Prenez garde également à la réactivité de vos prospects. Si, durant la phase de vente, vous devez sans cesse les relancer, il est probable que la communication soit tout aussi difficile par la suite. En effet, si votre nouveau client tarde à vous envoyer les documents et informations dont vous avez besoin, cela peut être un réel frein à la bonne exécution de la mission, et même engendrer des retards potentiellement importants.
Plus généralement, travailler avec un client pénible peut être démoralisant, et générer du stress ainsi que de la frustration. Contrairement à un développeur salarié, en tant que freelance informatique vous avez la chance de pouvoir choisir vos missions, mais aussi vos clients. Profitez-en !
Plus vous gagnerez en expérience, et plus vous parviendrez à cerner rapidement la personnalité de vos clients. Apprenez à vous écouter, suivez votre instinct et n’ayez pas peur de refuser une mission si vous sentez que vos relations risquent d’être compliquées.
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Votre (futur) client est-il solvable ?
Le client a l’air agréable, le projet vous intéresse, la rémunération est attractive, vous avez du temps à y consacrer… En bref, tous les signaux semblent au vert pour accepter ce contrat. Il vous reste un dernier point crucial à vérifier : la solvabilité de votre client.
Personne n’est à l’abri d’une facture impayée. Malgré toutes vos précautions, il peut toujours vous arriver de tomber sur un client malhonnête, ou tout simplement sur une entreprise rencontrant des difficultés de trésorerie.
Aucune méthode ne vous permettra d’être certain à 100% de la solvabilité d’une entreprise, cependant voici toutefois quelques pistes pour vous rassurer :
- S’il s’agit d’un contrat particulièrement conséquent, vous pouvez demander à votre prospect ses bilans et comptes de résultats, ainsi que ses plans de financement et de trésorerie prévisionnels. Correctement interprétés, ils vous permettront d’être rassuré sur la santé financière de l’entreprise de votre client ou prospect ;
- Utiliser un outil tel que Manageo (outil payant) pour connaître en quelques clics la santé financière d’une entreprise, ou utiliser un site tel que Societe.com (gratuit) pour obtenir diverses informations sur l’entreprise ;
- Mettre en place un système de facturation clair dès le début. Par exemple, vous pouvez demander un acompte de 30% à la signature du contrat, un second acompte de 30% en cours de projet, et le règlement du solde à la livraison. Vous serez ainsi certain de recevoir au moins une partie de l’argent dû dans des délais courts.
Bien entendu, il ne s’agit que de précautions et le risque zéro n’existe malheureusement pas.
L’art de décliner une mission freelance
Quelle que soit la raison qui vous pousse à refuser une mission freelance, n’oubliez pas que courtoisie et professionnalisme sont de mise. Et ce, même si le client lui-même se montre abject.
Selon les raisons qui vous poussent à refuser la mission, votre communication doit être adaptée :
- Refus par manque de temps: vous auriez sincèrement aimé travailler pour ce client, mais vous n’avez malheureusement pas de temps à lui accorder pour le moment ? Dîtes-le lui clairement, et n’hésitez pas à lui demander si le projet peut être décalé dans le temps. Appuyez votre demande d’une proposition de calendrier de réalisation afin qu’il puisse plus facilement se projeter. Peut-être acceptera t-il votre proposition !
- Refus pour des raisons financières: malgré vos négociations, le budget du client reste inadapté par rapport à la bonne exécution du projet et à votre profil ? Là encore, soyez honnête mais courtois. Expliquez-lui calmement pourquoi vous ne pouvez pas réaliser ce qu’il vous demande à ce prix, et invitez-le à revenir vers vous s’il venait à augmenter son budget ;
- Refus par manque d’intérêt / problème d’éthique / incompatibilité de personnalité: il est délicat de justifier ces cas de refus, car cela pourrait vexer votre prospect ou vous faire entrer dans une situation conflictuelle. Aussi, n’hésitez pas à rester sobre et à dire que vous n’êtes pas en mesure de répondre à sa demande actuellement, et que vous lui souhaitez tout simplement de trouver un prestataire qualifié.
Quel que soit le motif de votre refus, il est essentiel que le prospect conserve de vous une image positive afin de ne pas nuire à votre réputation.
Les alternatives au refus de contrat
Déléguer la mission à un autre prestataire
Il existe une alternative au fait de simplement refuser une mission : la déléguer à un autre prestataire.
En tant que freelance informatique, vous avez sûrement dans votre réseau professionnel d’autres développeurs :
- Amis rencontrés lors de vos études d’informatique ;
- Freelances avec lesquels vous avez peut-être déjà travaillé ;
- Anciens collègues qui sont eux aussi devenus travailleurs indépendants ;
- …
En bref, des professionnels de confiance à qui vous pourriez déléguer certains contrats. Attention toutefois à être certain de leur professionnalisme, car votre réputation est en jeu lorsque vous mettez deux personnes en relation !
Il n’est bien sûr ici pas question de les mettre en relation avec des clients peu fiables (projet bancale, mauvaise solvabilité, caractère épouvantable…).
Mais si vous refusez un contrat freelance pour des raisons purement pratiques, n’hésitez pas à en parler à votre réseau. D’une part c’est un gage de sérieux vis-à-vis de votre client, mais en plus vous ferez une bonne action pour le freelance que vous aurez sélectionné.
Et, qui sait, peut-être lui aussi un jour vous mettra en relation avec certains de ses clients potentiels s’il ne peut répondre favorablement à leurs demandes…
Collaborer avec un autre freelance
Si vous n’avez pas suffisamment de temps à consacrer à une mission mais qu’elle vous intéresse tout de même fortement, pourquoi ne pas collaborer avec un autre freelance pour la réaliser ensemble ?
Une expérience qui peut s’avérer très enrichissante… et peut-être même faire naître d’autres collaborations futures. Pensez-y !