Démissionner d’un CDI pour devenir freelance est-il une bonne idée ? Quelles sont les démarches à entreprendre et quels sont vos droits en matière d’allocations chômage si vous quittez le salariat pour créer votre entreprise ? Découvrez tous nos conseils pour vous lancer dans l’aventure du freelancing en toute sérénité.
Vous souhaitez donner un nouvel élan à votre carrière ? Votre job actuel vous ennuie ou ne vous correspond plus ? Et si vous deveniez freelance ? Ce statut attire de plus en plus et pour cause : il permet de gagner en autonomie et en flexibilité. Attention, cela ne veut pas dire que vous travaillerez moins ! De nombreux freelances ont du mal à prendre des vacances… Mais si vous êtes prêts à travailler dur, nul doute que vous trouverez dans ce statut une grande forme de liberté !
Démissionner d’un poste en CDI pour devenir freelance : droits et démarches
Si vous êtes salarié en CDI, la première étape est bien entendu de mettre un terme à votre contrat de travail. Si la direction de votre entreprise y est ouverte, vous pouvez peut-être demander une rupture conventionnelle de votre contrat de travail, qui vous permettra d’être indemnisé par l’assurance chômage. Mais si cette rupture conventionnelle est refusée, vous devrez démissionner de votre poste et donc respecter le préavis imposé par votre employeur : généralement 1 à 3 mois en fonction de votre statut. Notez que, dans certains cas, votre employeur peut vous dispenser de ce préavis.
Vous n’avez pas à vous justifier sur le motif de votre démission. En revanche, pour éviter tout litige, il peut être judicieux de transmettre votre démission par courrier recommandé avec accusé de réception.
Une fois votre démission entérinée et votre préavis éventuel terminé, vous pourrez débuter votre activité de travailleur indépendant. À condition, bien sûr, d’avoir immatriculé votre entreprise et donc, préalablement, choisi le statut juridique de celle-ci.
Quitter un CDD pour devenir travailleur indépendant : est-possible ?
Si vous êtes salarié en CDD, rompre votre contrat de travail afin de devenir travailleur indépendant n’est théoriquement pas possible : il vous faut en effet, pour quitter un CDD de manière anticipée, remplir l’une de ces deux conditions :
- Pouvoir justifier d’une promesse d’embauche en CDI
- Pouvoir justifier d’une faute grave de la part de votre employeur (telle que harcèlement, violence, discrimination ou encore non-paiement du salaire après un arrêt de travail)
Les conditions préalables pour se lancer comme travailleur indépendant
Avant de vous lancer comme freelance, nous vous conseillons d’effectuer une étude de marché et un business plan qui vous permettront de vous assurer que cette activité est viable. Ces étapes sont incontournables si vous avez besoin, pour débuter votre activité, de contracter un prêt ou une demande d’investissement.
Si vous souhaitez devenir développeur, business analyst ou project manager freelance par exemple, ces étapes sont a priori moins importantes. En revanche, mieux vaut vous assurer que vous disposerez des fonds nécessaires pour subvenir à vos besoins en attendant que votre entreprise trouve son rythme de croisière et vous permette de retrouver des revenus équivalents à votre salaire actuel.
Démissionner pour devenir travailleur indépendant et bénéficier des allocations chômage
Depuis le 1er novembre 2019 et dans certains cas, vous pouvez prétendre à une indemnisation de l’assurance chômage si vous avez démissionné.
Pour cela, il vous faudra remplir quelques conditions :
- Avoir été salarié en CDI et avoir travaillé pendant 5 ans (60 mois), sans interruption auprès d’un ou plusieurs employeurs.
- Avoir un projet de création d’entreprise réel et sérieux. Pour savoir si le vôtre est considéré comme tel, nous vous conseillons de demander conseil à l’APEC ou à Cap emploi. Lorsque votre projet sera correctement défini, restera à demander à une attestation auprès de la CPIR (Commissions paritaires interprofessionnelles régionales). Une fois celle-ci obtenue, vous disposerez de 6 mois pour déposer une demande d’allocation chômage auprès de Pôle emploi.
Si vous remplissez ces conditions, vous pourrez alors choisir entre l’un ou l’autre de ces dispositifs :
- Soit pour l’aide à la reprise et à la création d’entreprise (ARCE) : il s’agit d’une aide financière pour les créateurs ou repreneurs d’entreprise qui choisissent de recevoir une somme versée en deux fois. Elle est équivalente à maximum six mois d’indemnités chômage.
- Soit pour l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) qui vous permet de toucher une partie de votre précédent salaire chaque mois pendant une durée définie. Attention, les conditions d’allocation et sa durée ont récemment changé : elles sont notamment dégressives pour les personnes qui occupaient un emploi de cadre.
Quel statut choisir lorsqu’on se lance comme freelance ?
Les travailleurs indépendants doivent choisir un statut juridique pour leur entreprise.
Le régime fiscal le plus simple à créer est celui de la micro-entreprise. Il est particulièrement intéressant si vous n’avez que peu de charges. Créer sa micro-entreprise ne prend que quelques minutes, via un site dédié de l’Urssaf. Vous recevez très vite votre numéro de Siret et pourrez commencer à travailler et donc à facturer très rapidement. Cependant, votre chiffre d’affaires annuel doit être inférieur à 72 600€ pour les prestations de service et à 176 200€ pour la vente de marchandises.
Les autres formes juridiques sont plus complexes mais permettent des optimisations fiscales et sociales, grâce au régime de l’impôt sur les sociétés.
- L’Entreprise Individuelle (EI) offre la possibilité d’optimiser pour le régime fiscal de la micro-entreprise. L’entreprise et l’entrepreneur ne font qu’un et son patrimoine est donc engagé.
- L’EIRL (Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée) est similaire à l’EI mais elle protège le patrimoine personnel du travailleur indépendant.
- L’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée est l’équivalent de la SARL à un seul gérant) permet d’être le gérant associé unique et d’être affilié au régime social des travailleurs indépendants. La société a sa propre personnalité juridique et protège ainsi le patrimoine personnel du travailleur indépendant.
- La SASU (Société par Action Simplifiée Unipersonnelle) est une SAS à un seul associé. Elle donne accès à un statut assimilé à celui d’un salarié.
Nous vous en disons davantage sur le statut indépendant le plus avantageux quand on débute comme freelance dans cet article.
Une fois choisi votre statut juridique, reste à procéder aux formalités d’immatriculation de votre entreprise. Lisez notre article pour savoir comment bien rédiger ses statuts quand on est freelance.
Nos conseils si vous hésitez à quitter votre CDI pour devenir freelance
Le choix de la démission pour devenir travailleur indépendant est radical et peut faire peur. Si vous n’êtes pas sûr de vous, vous pouvez choisir une voie alternative :
- Créer votre entreprise tout en conservant votre emploi de salarié, si aucune clause de votre contrat de travail ne vous l’interdit. S’il peut être difficile de cumuler les deux activités, cela peut vous permettre de tâter le terrain avant de renoncer aux avantages liés au salariat. Découvrez notre article pour savoir comment concilier freelancing informatique et salariat.
- Demander à votre employeur un congé ou un passage à temps partiel pour création ou reprise d’entreprise.
Si vous optez pour la démission de votre CDI pour devenir travailleur indépendant, sachez que vous trouverez de nombreuses ressources pour vous soutenir dans vos démarches sur Internet, et que les plateformes (telles que FreelanceRepublik si vous être indépendant de la tech) seront de précieux alliés pour développer votre activité !