L’heure de la reprise a sonné et, comme près de la moitié des freelances, vous n’avez pas pris de vacances cet été ? Fatigué, mais lucide, vous vous êtes donc promis que c’était la dernière fois. Voire, peut-être, que vous allez prendre quelques jours (allez, deux semaines !) cet automne pour compenser. Vous avez raison et voici nos conseils pour être sûr de ne pas faire marche arrière, sans pour autant être pénalisé professionnellement par cette (sage) décision.
« Vous n’aimez pas les vacances ? Devenez freelance ! » Le titre d’un article sur un site d’offres de recrutement bien connu est volontairement provocateur… Mais il reflète parfaitement une réalité : selon une étude récente*, 40% des freelances ne comptaient pas prendre de congés cet été. Et 70% des indépendants travaillent durant leurs vacances. Et pas qu’un peu, détaille l’article, puisque plus d’un tiers des indépendants affirment devoir travailler plusieurs fois durant leur pause estivale.
Pourtant, prendre des congés, se déconnecter, est indispensable pour préserver sa santé mentale. Une étude américaine montre que prendre au moins une semaine de vacances par an réduit le risque de crise cardiaque de 30%. Même moins fréquentes ou moins longues que celles des salariés français, elles permettent de faire baisser le niveau de stress et d’anxiété et réduisent le risque de faire une dépression. Sans compter que les vacances sont bonnes pour nos relations humaines… et pour la productivité ! Puisqu’elles nous motivent (nous obligent aussi) à être plus productif avant le départ et nous permettent d’être plus efficace au retour.
Mais, bien entendu, entre le gros projet/nouveau client qui tombe quelques semaines avant le départ prévu (et nous pousse à reporter/annuler ou rogner sur nos vacances), la précarité ou le manque de moyen qui nous empêche de quitter notre poste, les multiples clients qui ne prennent pas leurs congés en même temps, ou encore notre (mauvaise) conscience qui nous empêche de les abandonner, nous sommes nombreux à renoncer aux congés (d’autant qu’ils ne sont pas payés).
Voici quelques règles pour enfin partir en congés (sur nos maigres économies), sans scrupules, ni conséquences délétères sur le business.
Anticipez et communiquez
Vous prévoyez de partir en congés ? Prévenez vos clients un mois à l’avance, davantage si c’est possible. Si votre mission s’y prête et si vous en avez le temps bien sûr, rassurez-les en leur expliquant que vous organisez donc votre planning pour avancer autant que possible dans votre mission, voire en prenant de l’avance afin de compenser votre absence. En sommes, assurez ses arrières et les vôtres !
En mettant les bouchées doubles pendant quelques jours ou semaines, vous ne réduirez pas à néant vos revenus en votre absence et n’aurez donc pas nécessairement à piocher dans vos économies pour remplir le frigo au retour.
Bien sûr, votre mission (ou votre emploi du temps) ne permet pas forcément de prendre de l’avance. Dans ce cas, détendez-vous et réalisez que si vous étiez salarié, votre patron devrait bien se passer de vous pendant au moins cinq semaines par an. Idéalement, donc, prenez vos vacances pendant une période qui convient à vos clients. Évitez par exemple de vous échapper à l’autre bout du monde au moment du kick off d’un site sur lequel vous travaillez depuis plusieurs mois.
Déconnectez vraiment
Le droit à la déconnexion est désormais un principe intégré dans la loi pour les salariés. Les indépendants devraient assurément se l’imposer. Mais que celui qui n’a jamais répondu à un client, à un appel d’offre ou à une proposition de mission sur Malt pendant ses vacances, lève la main… Pour limiter les sollicitations et notifications, pensez donc à programmer un message d’absence sur votre boîte e-mail et à passer votre statut en mode « vacances » sur les plateformes auxquelles vous êtes éventuellement inscrits.
Cela étant dit, si vous vous sentez plus serein en jetant régulièrement (une fois par jour maximum) à vos e-mails voire aux missions que vous pourriez potentiellement décrocher, ne culpabilisez pas ! Vos congés seront profitables du moment que vous êtes en phase avec vous-même. Pas question que vos vacances soient finalement, consciemment ou non, source de stress pour les jours présents ou les semaines à venir.
Assumez et osez dire non !
Vous prévoyez de décrocher du boulot dans trois semaines ? Vous avez besoin de temps pour déménager / vous occuper de vos enfants / souffler ? Mais voilà, vous venez de recevoir une proposition qui, comme toutes les propositions qui tombent au mauvais moment, est alléchante… Votre cœur d’être humain vous hurle de dire non. Mais votre cerveau de travailleur indépendant voit surtout l’intérêt que vous avez à dire oui. Et si, pour une fois, vous décliniez cette offre ? Les premières fois, il vous faudra sans doute vous forcer… Cela vous fera peut-être même culpabiliser. Mais une fois sur la plage, en expédition à l’autre bout du monde (ou peut-être simplement sur votre canapé avec un bon bouquin), cette mission refusée vous paraîtra bien futile. Et puis, vous connaissez l’adage : un client de perdu, 10 de retrouvé !
Prendre une, deux ou trois semaines de vrais congés alors que vous êtes freelance vous paraît impossible ? Rien d’anormal. Pour souffler un peu sans vous absenter totalement, vous pouvez aussi imaginer de prendre des vacances à temps partiel : absentez-vous auprès des clients qui n’ont pas de mission urgente à vous confier et poursuivez votre travail pour ceux qui ne peuvent décidemment pas se passer de vous. Seule condition pour que cela vous permette de lâcher prise : vous organiser de manière rigoureuse, en décidant, par exemple, de consacrer un jour (deux maximum) complet à votre travail chaque semaine, mais sacraliser vos moments de relâche. Objectif : compartimenter au maximum vos vies professionnelles et personnelles afin de libérer votre mental des contraintes liées à votre activité.
*Enquête réalisée auprès de 1000 salariés et indépendants âgés de 18 ans et plus, en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France du 02 au 08 juin 2022