Comme tous les professionnels, les développeurs freelances font parfois des erreurs. Et certaines, sont plus lourdes de conséquences que d’autres… Dans ce nouvel article, je vous présente 7 erreurs rencontrées fréquemment chez les freelances informatiques !
Erreur n°1 : perdre du temps avec des clients qui n’ont pas de budget
L’une des plus grosses erreurs du développeur freelance est de perdre son temps avec des clients qui n’ont pas de budget.
Ce peut être par manque de confiance en vous (il parait plus « facile » de démarcher des petites entreprises que des grands comptes), par méconnaissance des prix pratiqués sur votre marché, par appât d’un gain rapide ou tout simplement d’un prospect qui cherche à négocier au plus bas… Les raisons de se retrouver face à un client sans budget sont très nombreuses.
Mais s’il est tentant d’accepter de se brader, en particulier lorsque l’on débute en tant que freelance ou qu’on est dans une situation financière difficile, je ne saurai que trop vous conseiller d’éviter au maximum cette situation.
Votre travail ne sera en effet pas récompensé à sa juste valeur. C’est dévastateur pour votre moral, mais aussi pour votre réputation.
Avez-vous réellement envie d’être considéré comme un développeur freelance low cost ?
Sans parler de votre situation financière, qui n’ira pas en s’améliorant si vous vous bradez sans cesse.
De plus, avouons-le même si c’est un peu cliché, le client qui a le moins de budget est malheureusement souvent aussi celui qui vous en demande le plus ! Une mission qui peut très vite s’éterniser et devenir un véritable cauchemar…
Pour ma part, il m’a fallu plusieurs années pour comprendre cela.
Il m’arrivait en effet régulièrement de faire des prestations supplémentaires gratuites pour certains de mes clients tant je voulais qu’ils soient satisfaits de mon travail. Il s’agissait généralement de petites tâches, mais mises bout à bout cela représentait bien souvent plusieurs heures, voire même une journée de travail bénévole…
Et bien qu’il m’arrive encore de faire des exceptions, désormais je refuse de travailler gratuitement et n’hésite pas à formuler un nouveau devis à chaque nouvelle demande.
Depuis que je refuse de travailler sur des missions sous payées et de réaliser des tâches bénévolement, non seulement mon chiffre d’affaires a augmenté, mais en plus je me sens beaucoup plus sereine.
Erreur n°2 : dire oui à tous les clients et à tous les contrats
Quand on est freelance, en particulier lorsqu’on débute, il est très tentant d’accepter toutes les missions. C’est pourtant une erreur !
Accepter toutes les missions qui vous sont proposées, c’est prendre de nombreux risques :
- Devoir papillonner sans cesse d’un projet à l’autre, sans réellement prendre le temps de se poser. Rien de pire pour perdre en productivité et en qualité ;
- Avoir des difficultés à livrer les projets en temps et en heure, ou alors au détriment de votre vie personnelle ;
- Être moins disponible pour vos clients, ce qui nuit non seulement à la qualité de votre relation, mais peut également ralentir le déroulement du projet ;
- Accepter des missions sous payées, sous prétexte que c’est « toujours ça de pris » (voir point précédent) ;
- Fragiliser votre moral en accumulant de plus en plus de stress, ce qui vous conduit peu à peu vers le burn out ;
- Accepter des missions qui n’entrent pas dans votre champ de compétences, et pour lesquelles vous allez soit proposer un travail de mauvaise qualité, soit devoir vous former en un temps record ;
- Avoir des missions peu réfléchies en amont, et ne pas savoir où vous aller ;
- Travailler pour des clients toxiques, irrespectueux ou peu fiables (manque de communication, règlements « oubliés »…) ;
- …
Aussi enthousiasmante que soit l’idée de décrocher un nouveau contrat, pensez bien à vous renseigner sur le client et sur sa mission avant de l’accepter. Assurez-vous également d’avoir les compétences requises, ainsi que suffisamment de temps à y consacrer.
Envie d’aller plus loin ? Je vous invite à lire l’article « Faut-il accepter toutes les missions quand on est développeur freelance ? » que j’ai rédigé il y a quelques mois pour FreelanceRepublik !
Erreur n°3 : se contenter d’un accord verbal
Vous avez trouvé une nouvelle mission ? Félicitations !
Mais avant de vous lancer corps et âmes dans cette nouvelle aventure, prenez le temps de tout mettre par écrit et de le faire signer par les deux parties. J’entends par là un contrat, un devis et même un cahier des charges complet. Cela vous évitera bien des déconvenues pour la suite.
En effet, si vous vous contentez d’un accord verbal, vous risquez de nombreux désaccords :
- Sur le prix : « Je n’avais pas compris que ce serait si cher… »
- Sur le contenu de la mission : « Vous avez oublié telle et telle fonctionnalité » ;
- Sur le nombre de modifications à effectuer : « Finalement on n’aime pas trop cette couleur non plus, merci de tester également avec celle-ci ! »
- Sur les délais : « Merci de mettre en ligne le site pour demain. » ;
- Sur les modalités de paiement : « On paye à 90 jours et par chèque uniquement ».
- Ou pire, d’un client qui finalement se désengage en cours de route, alors que vous avez déjà accumulé un certain volume de travail.
Et cette liste est loin d’être exhaustive.
Malheureusement, trop de freelances, en particuliers lorsqu’ils se lancent dans l’entrepreneuriat, ont tendance à se contenter d’établir des accords oraux, et en subissent ensuite les conséquences.
A noter que les désaccords ne sont que rarement dus à des clients malhonnêtes, dans la plupart des cas ils sont simplement la conséquence d’un oubli ou d’une mauvaise compréhension…
A lire aussi : « Comment gérer un conflit avec un client en tant que freelance informatique ? »
Aussi, je ne saurai que trop vous recommander de toujours tout faire valider par écrit. Il en va d’ailleurs de même après les rendez-vous téléphoniques : prenez l’habitude d’envoyer à votre interlocuteur un compte-rendu de votre discussion par e-mail ensuite.
Erreur n°4 : ne pas définir clairement le projet en amont
Nous voici là encore face à un grand classique du développeur freelance : ne pas définir clairement le projet en amont. Ce point rejoint d’ailleurs le précédent.
Si vous êtes développeur freelance, alors vous aussi vous recevez très certainement une multitude de demandes de devis pour « un site internet » ou encore pour « le même genre que Le bon coin / Air bnb / insérez ici tout autre site à succès :p ». Difficile parfois de leur faire comprendre que la demande est bien trop vague et qu’il est essentiel de préciser les besoins.
Tout au long de ma carrière de développeur freelance, je dois avouer que je suis passée à côté d’un certain nombre de contrats tout simplement parce que je tenais absolument à établir un cahier des charges complet avant de démarrer le projet (ou tout simplement pour pouvoir effectuer un devis précis).
Mais je ne considère pas cela comme des échecs, bien au contraire. Les rares fois où j’ai accepté de travailler sans cahier des charges, je l’ai toujours regretté ensuite.
Par exemple, il y a quelques années, une autre freelance m’avait proposé de travailler avec elle pour le projet d’une de ses clientes. Elle m’avait assuré que mon rôle serait simplement d’intégrer les maquettes psd fournies, et donc qu’un cahier des charges n’était pas nécessaire. Consciente de prendre un risque, j’avais tout de même accepté.
Je suis sûre que vous avez deviné la suite : la mission allait finalement bien au-delà de l’intégration de quelques pages. En réalité, j’aurai même dû facturer presque le triple. Par chance, la cliente s’était montrée très compréhensive et elle avait accepté de me payer davantage. Pas suffisamment bien sûr, mais j’avais perdu moins d’argent que prévu. Une bonne leçon pour moi !
A l’inverse, il m’est également arrivé de nombreuses fois d’obtenir un contrat justement parce que j’avais pris le temps de définir précisément les besoins du client avant de lui faire un devis. Pourtant, j’étais souvent parmi les plus chères (voire la plus chère :p), mais j’étais la seule à m’être véritablement intéressée au projet.
Enfin, de manière plus générale, avoir un cahier des charges précis du projet permet également de travailler beaucoup plus vite. Car oui, quand il faut envoyer 10 mails par jour au client pour savoir ce qu’il veut, forcément les délais se rallongent…
Erreur n°5 : travailler 80h par semaine
Pour un freelance, il est courant de croire qu’il est normal de travailler 12 heures par jour, 7 jours sur 7. D’ailleurs, nous avons même tendance à culpabiliser quand nous ne travaillons pas. Même moi, j’ai (trop) longtemps pensé cela.
Mais, c’est faux.
Il n’est non seulement pas nécessaire de travailler 80h/semaine quand on est freelance, mais en plus ce n’est vraiment pas une bonne idée.
Déjà parce qu’il n’est pas possible humainement de travailler autant sur de longues périodes sans perdre en productivité. Il y aura forcément un moment où vous allez décrocher et où vous aurez bien du mal à avancer.
D’autre part, parce qu’à consacrer autant de temps au travail, il ne vous restera finalement que peu de temps à consacrer à votre vie privée. A trop travailler, le développeur freelance s’éloigne de ses proches, et prend même le risque de les perdre si la situation vient à trop durer.
De manière plus générale, tenir un rythme aussi effréné sur la durée pourrait vous dégouter de l’entrepreneuriat.
Afin d’éviter tout cela, je ne saurai donc que trop vous conseiller de vous fixer des horaires de travail, et de vous y tenir. Réservez-vous plusieurs plages horaires dans la journée (même courtes !) ainsi qu’au moins un jour par semaine pour décompresser et profiter de vos proches, ou tout simplement penser à autre chose qu’au travail.
Bien évidemment, il est tout à fait possible de cumuler un grand nombre d’heures lors de certaines périodes de rush, mais cela doit rester ponctuel et ne certainement pas devenir une habitude.
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Erreur n°6 : se laisser distraire
C’est quelque chose d’insidieux, que l’on ne remarque pas forcément, ou pas dès le début. Pourtant, nombreux sont les freelances à être touchés par ce problème ! En particulier ceux qui, à l’instar des développeurs freelances, travaillent sur un ordinateur…
Pour savoir si vous aussi vous avez tendance à vous laisser distraire, posez-vous ces quelques questions :
- Combien de fois par jour vous rendez-vous sur les réseaux sociaux ?
- Vous arrive-t-il de jouer sur votre smartphone durant vos heures de travail ?
- Combien de fois par jour consultez-vous votre boite mail ?
- Vous arrive-t-il de consulter, toujours sur votre temps de travail, des sites internet qui n’ont absolument aucun rapport avec ce que vous étiez en train de faire quelques minutes plus tôt ?
- Avez-vous du mal à respecter les tâches que vous vous étiez assigné pour la journée ?
- Vos pauses cigarette / café ont-elles tendance à se multiplier ?
Si oui, vous avez des problèmes de concentration.
Pourquoi est-ce un problème ? Tout simplement parce que les journées ne sont pas extensibles. Et si vous avez tendance à vous laisser distraire facilement, vous remarquerez à la fin de la journée que vous n’avez finalement pas fait grand-chose, ou en tout cas, moins de choses que prévu.
Bien entendu, si c’est vraiment très ponctuel, cela n’est pas vraiment un problème. Il nous arrive à tous d’avoir des journées de creux, des moments où l’on n’arrive pas à se concentrer. Mais si cela se répète trop souvent, votre activité de freelance risque d’en pâtir.
Vous aurez en effet des difficultés à rendre votre travail en temps et en heure, et aurez moins de temps à consacrer aux tâches annexes (pourtant essentielles) de la gestion d’une entreprise : démarchage, suivi des clients, comptabilité, veille, paperasse diverse…
Personnellement, j’ai trouvé une méthode infaillible quand j’ai un coup de mou et que je n’arrive pas à être productive : je me chronomètre et me lance un défi. Quelques exemples :
- Démarcher X prospects en une heure ;
- Terminer cette tâche avant telle heure ;
- Faire le maximum de choses (en précisant leur nature, exemple : rédiger des fiches produits) en une heure, et recommencer l’heure suivante en essayant de battre le record, et ainsi de suite.
En me lançant un challenge contre moi-même, j’arrive plus facilement à me motiver.
Et si vraiment cela ne suffit pas, j’opte pour la solution radicale : j’éteins mon téléphone et/ou coupe ma connexion internet pendant quelques heures, le temps de terminer mon travail.
Si vous avez des astuces, n’hésitez pas à nous les partager en commentaire !
Erreur n°7 : ne pas planifier ses tâches
La dernière erreur très courante chez le freelance, c’est de travailler au gré de ses envies et de ne pas planifier ses journées à l’avance. Rien de pire pour procrastiner et prendre du retard sur toutes les tâches importantes !
Aussi, je vous conseille chaque weekend d’établir la liste des priorités de la semaine. Puis, chaque soir, établissez la to do list du lendemain. Veillez à ce qu’elle soit en adéquation avec votre temps disponible. Par exemple, inutile d’essayer de caser l’équivalent de 12h de travail dans une journée si vous prévoyez de n’en travailler que 8 ! Cela parait logique, et pourtant, beaucoup font cette erreur.
A ce sujet, afin de gagner en productivité et d’optimiser votre organisation de travail, je vous recommande de noter pour chaque tâche la durée de réalisation estimée. Cela vous aidera en outre à déceler des périodes de creux.
Enfin, essayez de planifier les tâches les plus difficiles / longues en premier : le reste de la journée n’en sera que plus agréable !
Pour aller plus loin : « Comment lutter contre la procrastination ? Ma méthode pour devenir un freelance efficace et performant »
Conclusion : les principales erreurs du développeur freelance
Pour résumer, les 7 principales erreurs du développeur freelance concernent l’organisation du travail, la préparation des projets et leur choix de client / mission.
Toutes ces erreurs sont assez graves, surtout si elles se cumulent. Elles peuvent réellement nuire à votre activité de freelance, et mettre un terme à votre carrière : il est important d’en être conscient.
Mais rassurez-vous, je pense que tous les freelances ont commis au moins l’une de ces erreurs un jour. Pour ma part, je les ai même toutes commises ! Et pourtant, 10 ans après m’être lancée à mon compte, je suis encore là, et pas prête de m’arrêter.
Faire des erreurs en soit ce n’est pas grave. L’important c’est de s’en rendre compte, et de trouver les solutions pour éviter qu’elles ne se reproduisent.