L’article en bref :
Le freelancing en COBOL reste très rentable grâce à la pénurie de profils qualifiés. Les missions, souvent longues et bien rémunérées, concernent surtout les secteurs bancaire et assurantiel. Pour se lancer, il faut maîtriser les bases du mainframe (COBOL, JCL, DB2) et se former si besoin. Les plateformes et la prospection directe sont deux bons canaux pour trouver des missions. L’entretien d’un bon réseau est clé pour sécuriser des opportunités sur le long terme.
Le COBOL n’a jamais disparu ; il a simplement cessé de faire du bruit. Pendant que les startups s’égosillent autour du dernier framework à la mode, des lignes de code ancestrales continuent de faire tourner les rouages de la finance mondiale. Et dans cet écosystème discret, les freelances avisés flairent des missions rares, hautement stratégiques — et fort lucratives. À condition de savoir comment s’y prendre.
Pourquoi le COBOL reste-t-il indispensable en 2025 ?
Alors que de nouveaux langages comme Rust ou Elixir attirent l’attention, COBOL, conçu à la fin des années 1950, continue de faire fonctionner une part majeure des systèmes critiques mondiaux, en particulier dans la banque, l’assurance et les services publics.
- Systèmes bancaires : Près de 43 % des systèmes bancaires dans le monde reposent encore sur des infrastructures COBOL. Aux États-Unis, 95 % des retraits aux distributeurs automatiques et 80 % des transactions en agence s’appuient sur des systèmes COBOL.
- France : De nombreuses caisses de retraite, organismes sociaux et compagnies d’assurance continuent d’exploiter ces systèmes éprouvés, rarement documentés mais essentiels à la stabilité de leurs services.
- Autres secteurs : Le transport ferroviaire, l’assurance et la santé utilisent également massivement COBOL pour la gestion de leurs opérations courantes.
🧠 Bon à savoir :
Plus de 70 % des transactions bancaires dans le monde passent encore par des systèmes COBOL. Cette expertise, bien que perçue comme vieillissante, est donc ultra stratégique et recherchée… surtout par les grands comptes en quête de profils fiables pour maintenir ou moderniser leurs systèmes critiques.
Une niche lucrative : rareté des compétences et TJM élevé
COBOL fait figure d’exception dans le paysage technologique : il s’agit de l’un des rares langages dont la valeur ne cesse de croître avec le temps.
Le départ à la retraite massif des experts historiques accentue encore cette pénurie : les entreprises peinent à maintenir leurs systèmes critiques, faute de relève formée. Dans ce contexte, les freelances maîtrisant le COBOL s’imposent comme des ressources stratégique.
Leur expertise se monnaye à un tarif qui reflète cette rareté. En France, le TJM d’un freelance COBOL dépasse couramment les 600 €. Certains profils seniors, lorsqu’ils interviennent sur des environnements sensibles, approchent — voire franchissent — le seuil des 1 000 € par jour. Cette différence s’explique moins par la technicité pure que par l’enjeu opérationnel des projets confiés.
Car les entreprises n’achètent pas une ligne de code COBOL. Elles investissent dans la continuité de leurs processus métier, dans la robustesse d’une infrastructure difficilement remplaçable, dans la conformité face aux exigences réglementaires.
Chaque mission prend alors une dimension bien plus vaste que le simple périmètre du développement.
Exemples de TJM observés en France (2025)
| Langage | TJM moyen (€) | TJM senior (€) |
| COBOL | 600+ | 800 à 1 000 |
| Python/Java | < 550 | 500 à 600 |
Comment devenir freelance COBOL ?
Évaluer ses compétences et savoir-faire COBOL
Maîtriser COBOL, ce n’est pas uniquement écrire du code lisible. C’est savoir naviguer dans une architecture mainframe, identifier les dépendances entre programmes, dialoguer avec un DBA autour d’un schéma DB2, ou encore interpréter des logs issus d’un ordonnanceur.
Les compétences attendues s’étendent bien au-delà de la simple syntaxe : compréhension du fonctionnement des chaînes de traitement, adaptation à des environnements fortement normés, et capacité à documenter des modules parfois inchangés depuis plusieurs décennies.
Se former ou se remettre à niveau
Pour ceux qui souhaitent combler des lacunes ou actualiser des compétences en COBOL, l’offre de formation en France s’est nettement élargie ces dernières années. Voici un panorama des solutions disponibles :
- M2i Formation propose des cursus complets de développeur COBOL, accessibles via la Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle (POEI), avec une intégration possible en entreprise à l’issue de la formation.
- École FEST offre un parcours « Concepteur développeur d’applications option COBOL », combinant présentiel et distanciel, adapté aux besoins des professionnels en reconversion ou en perfectionnement.
- Dawan anime des formations COBOL à distance et en présentiel dans de nombreuses villes françaises (Paris, Lyon, Bordeaux, etc.), avec des modules allant de l’initiation au perfectionnement, éligibles au CPF.
Plateformes de MOOC et formation en ligne :
OpenClassrooms et Udemy mettent à disposition des MOOC spécialisés, allant de l’initiation à la programmation COBOL jusqu’aux bonnes pratiques en contexte bancaire.
Ces modules, souvent conçus par d’anciens ingénieurs mainframe, permettent une montée en compétence à son rythme.
Identifier et accéder aux meilleures sources de missions COBOL
Les plateformes incontournables
Certaines plateformes concentrent historiquement les missions legacy. Free-Work ou encore Malt recensent régulièrement des projets COBOL, souvent liés à des grands comptes bancaires, mutuelles ou opérateurs d’État.
Dépasser les plateformes : méthodes alternatives
Les plateformes ne représentent qu’un canal parmi d’autres. Une part significative des missions COBOL se contractualise en dehors de ces vitrines, via des cabinets spécialisés ou des ESN de niche, souvent méconnues du grand public.
Certaines se concentrent exclusivement sur la maintenance applicative ou les migrations critiques. Cibler ces structures — en consultant leurs offres sur Welcome to the Jungle ou LinkedIn Jobs — constitue une porte d’entrée plus directe, souvent moins concurrentielle.
La prospection directe sans démarchage agressif
Dans le cas du COBOL, les recruteurs apprécient les messages sobres, clairs, orientés solution.
Par ailleurs, intégrer un collectif de freelances spécialisés, partager des retours d’expérience ou recommander un pair crée un effet de réseau bien plus puissant qu’un simple CV.
Maintenir sa valeur et sécuriser ses revenus sur le long terme
Le succès en freelance COBOL ne repose pas uniquement sur une expertise technique pointue ou une mission bien rémunérée. Il exige également une gestion proactive de sa trajectoire professionnelle, un soin rigoureux apporté à la relation client, ainsi qu’un ancrage solide dans un réseau de pairs. Ce sont ces trois piliers qui permettent d’assurer la stabilité de ses revenus — et la pertinence de son profil — sur le long terme.
Suivi de mission et relation client dans un environnement sensible
Dans les univers réglementés que fréquentent les développeurs COBOL, la relation de confiance avec le client repose tout autant sur la rigueur du suivi, la clarté du reporting et la capacité à documenter l’avancement sans surcharge inutile. À chaque jalon, un livrable structuré vient cadrer le périmètre couvert, les bugs traités, les anomalies résiduelles et les pistes d’optimisation.
Anticiper les besoins futurs du marché legacy
Travailler sur des systèmes anciens ne doit pas rimer avec immobilisme. Au contraire, le freelance avisé surveille l’évolution des architectures techniques pour rester aligné avec les besoins à venir. Certaines grandes entreprises — notamment dans la banque de détail, l’assurance santé ou la logistique — amorcent des transitions progressives vers des stacks hybrides, mêlant COBOL, API REST, containers mainframe et solutions cloud.
Construire un réseau de soutien
Enfin, la longévité en freelance dépend largement de l’environnement dans lequel on s’inscrit. Solitude, perte de motivation ou stagnation guettent ceux qui avancent en vase clos. Intégrer un mastermind de freelances, ou un collectif structuré, permet de briser l’isolement, de partager des retours sur les ESN , d’échanger des modèles de contrat, voire de mutualiser des missions.
Certaines communautés sur Slack ou Discord rassemblent exclusivement des experts legacy, DevOps mainframe ou freelances orientés architecture monolithique. On y discute autant des meilleures manières d’auditer un code COBOL écrit en 1993 que des stratégies de pricing auprès des cabinets de conseil.
Ce réseau, invisible mais efficace, constitue un amortisseur professionnel : il offre un espace de recul, d’apprentissage et de soutien entre pairs. In fine, c’est ce tissu de relations qui pérennise l’activité freelance autant que les compétences techniques elles-mêmes.




